Par Sydney Woolf
L’article original en
anglais se trouve là :
Quiconque a écrit le
Premier Livre des Rois et le Second Livre des Chroniques ne pouvait prévoir les
possibilités de vérification offertes par l’archéologie moderne.
On pense que la cité du Roi Salomon à Jérusalem était
située sur le versant conduisant à ce
qui est maintenant la mosquée Al-Aqsa. Les archéologues israéliens ont désespérément
fouillé le site pendant des décennies et pourtant, pas l’ombre de preuve de
l’existence historique du Roi Salomon n’a été trouvée. Aucune mention de son
nom n’a été retrouvée, que ce soit sur des tablettes, des inscriptions, des
registres de taxes ou des poteries décorées.
Quiconque s’est rendu
en Egypte aura pu voir des preuves considérables [de l’existence] d’un monarque qui régna trois-cent ans avant le
Roi Salomon, le Pharaon Ramsès II. Pourtant, du Roi Salomon qui régna sur un
vaste empire et une armée (1 Rois 4, 21-26 et 1 Rois 9, 17-23, 2 Chroniques 9,
25-26), il n’y a aucune trace. Tous les peuples vassaux lui payant tribut n’ont
pas laissé la moindre trace écrite ou inscrite. Pas un des soldats de sa
conquérante armée n’a laissé la moindre épée, le moindre casque ou bouclier.
L’ouvrage en deux
volumes du Professeur Yadin "l’Art de la Guerre dans les Pays Bibliques"
(International Publishing Co. Ltd., Jerusalem 1963), est amplement illustré
d’exemples d’armures et d’armes, datant de
cette période, provenant d’autres pays, mais on cherche en vain un seul objet datant de l’empire
salomonique.
Cherchez parmi les
musées d’Israël et vous ne trouverez aucune preuve de l’empire, bien qu’il y
ait profusion d’artefacts estampillés ‘Canaan’ ou ‘Philistins’. Il est
inconcevable, si Salomon et son empire ont réellement existé, qu’on n’en trouve
aucune trace dans toutes les fouilles archéologiques partout en Israël.
Qui donc a créé cette
fiction, quand et pourquoi ? De nombreux hébreux de la captivité
babylonienne, en 586 avant notre ère, s’élevèrent à des positions de
commandement à Babylone. Bien établis et riches, ils n’avaient aucune envie de
retourner à la dure existence d’une
terre désertique et désolée. Le peuple hébreu faisait face à sa plus grande
menace : disparition totale par assimilation et leur terre avait été
envahie par les armées de tribus hostiles.
Une jeune garde
d’activistes ‘sionistes’ grossit, comme cela a été le cas récemment en ex-Union
Soviétique. Pour rendre attractive l’idée d’un retour, il fallait créer un
glorieux passé, des conquêtes militaires et un riche empire. D’où le symbole de
Salomon.
Les livres de l’Ancien
Testament, à l’exception de celui de Néhémie, ont été écrits à la même période
dans le même but – créant ainsi le canular du millénaire.
Ce n’est pas une
coïncidence que les auteurs créèrent Abraham voyageant de Babylone (Ur des
Chaldéens) à Canaan, qui est précisément l’itinéraire qu’ils convainquaient les
Hébreux d’emprunter.
L’histoire de l’Exode
est là pour montrer que même après s’être enfuit de l’esclavage, avoir enduré
quarante années pendant lesquelles leur seule nourriture leur fut donnée par
Dieu, et devant faire face à des armées puissantes, les Hébreux étaient capables
de triompher et de rétablir leur état.
Combien allait-il
devenir plus facile de se réinstaller, alors !
Un problème aurait pu
survenir en cas de parents mixtes et de leur descendance provenant de Babylone
pouvant être ostracisée lors de leur retour au pays. L’histoire de Ruth et Boaz
a été insérée pour apaiser de telles craintes.
Les Livres de l’Ancien
Testament n’ont pas pu être écrits à l’époque des Rois, avant la captivité à
Babylone, puisque la comparaison désobligeante du roi faible avec le pouvoir
d’avant de Salomon aurait dû conduire à l’exécution des auteurs. De plus, pour prévoir, longtemps avant la
captivité et les grandes colonies des Hébreux à Ur qui en résulteraient,
qu’Abraham, le père fictif de la nation, allait provenir de cet endroit, il
fallait que les auteurs soient
remarquablement doués pour prédire l’avenir.
Il n’y a que trois
possibilités concernant l’écriture de la Torah et de ses livres associés :
1. Ils ont été écrits par Dieu. 2 Ils ont été écrits par des hommes inspirés
par Dieu. 3. Ils ont été écrits par des hommes. S’ils avaient été écrits ou
inspirés par le Dieu omniscient, il y aurait eu des années-lumière, des
galaxies, des supernovas, des trous noirs et non pas les contes de fées de la
Genèse.
Les auteurs ont créé
un Dieu omnipotent exigeant obéissance mais aussi attentif aux désirs et
émotions de chaque être humain. C’est là l’objet de l’histoire d’Abraham et
d’Isaac. Un tel Dieu a été attrayant depuis des milliers d’années pour des
humains effrayés par un univers solitaire, froid et vide.
La coutume, pour les
petites nations captives, était d’être assimilées aux populations de leurs
vainqueurs et de disparaître, à l’exemple des Philistins. En écrivant les
livres de l’Ancien Testament, leurs auteurs ont convaincu un nombre suffisant
d’Hébreux pour empêcher que cela leur arrive. Bien qu’à l’origine ils fussent
destinés à leurs compatriotes contemporains, ces livres, fruit de certains Hébreux
géniaux, ont influencé les croyances pendant des milliers d’années après leur
époque. Ils ont aussi permis de préserver une communauté influente hébraïque à
Babylone.
Il y a de nombreuses
histoires d’intérêt humain, des romances ou des histoires à connotation
sexuelle dans les livres de ces auteurs, qui, évidemment, aimaient à écrire.
Prouver ou réfuter sont deux tâches également impossibles puisqu’il n’existe
pas de documents originaux qui s’y rattachent. Il est possible qu’ils aient été
détruits délibérément dans le but d’accroître la croyance en Dieu.
Des millions de gens
sont morts au Moyen-Orient et en Occident, en s’entretuant pour une fiction.
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