jeudi 8 octobre 2015

Le Roi Salomon réalité ou fiction?

Par Sydney Woolf
                                                       

L’article original en anglais se trouve là :





Quiconque a écrit le Premier Livre des Rois et le Second Livre des Chroniques ne pouvait prévoir les possibilités de vérification offertes par l’archéologie moderne.

On pense que la cité du Roi Salomon à Jérusalem était située sur le versant  conduisant à ce qui est maintenant la mosquée Al-Aqsa. Les archéologues israéliens ont désespérément fouillé le site pendant des décennies et pourtant, pas l’ombre de preuve de l’existence historique du Roi Salomon n’a été trouvée. Aucune mention de son nom n’a été retrouvée, que ce soit sur des tablettes, des inscriptions, des registres de taxes ou des poteries décorées.

Quiconque s’est rendu en Egypte aura pu voir des preuves considérables [de l’existence] d’un  monarque qui régna trois-cent ans avant le Roi Salomon, le Pharaon Ramsès II. Pourtant, du Roi Salomon qui régna sur un vaste empire et une armée (1 Rois 4, 21-26 et 1 Rois 9, 17-23, 2 Chroniques 9, 25-26), il n’y a aucune trace. Tous les peuples vassaux lui payant tribut n’ont pas laissé la moindre trace écrite ou inscrite. Pas un des soldats de sa conquérante armée n’a laissé la moindre épée, le moindre casque ou bouclier.

L’ouvrage en deux volumes du Professeur Yadin "l’Art de la Guerre dans les Pays Bibliques" (International Publishing Co. Ltd., Jerusalem 1963), est amplement illustré d’exemples d’armures et d’armes, datant de  cette période, provenant d’autres pays, mais  on cherche en vain un seul objet datant de l’empire salomonique.

Cherchez parmi les musées d’Israël et vous ne trouverez aucune preuve de l’empire, bien qu’il y ait profusion d’artefacts estampillés ‘Canaan’ ou ‘Philistins’. Il est inconcevable, si Salomon et son empire ont réellement existé, qu’on n’en trouve aucune trace dans toutes les fouilles archéologiques partout en Israël. 

Qui donc a créé cette fiction, quand et pourquoi ? De nombreux hébreux de la captivité babylonienne, en 586 avant notre ère, s’élevèrent à des positions de commandement à Babylone. Bien établis et riches, ils n’avaient aucune envie de retourner  à la dure existence d’une terre désertique et désolée. Le peuple hébreu faisait face à sa plus grande menace : disparition totale par assimilation et leur terre avait été envahie par les armées de tribus hostiles.

Une jeune garde d’activistes ‘sionistes’ grossit, comme cela a été le cas récemment en ex-Union Soviétique. Pour rendre attractive l’idée d’un retour, il fallait créer un glorieux passé, des conquêtes militaires et un riche empire. D’où le symbole de Salomon.   
Les livres de l’Ancien Testament, à l’exception de celui de Néhémie, ont été écrits à la même période dans le même but – créant ainsi le canular du millénaire.

Ce n’est pas une coïncidence que les auteurs créèrent Abraham voyageant de Babylone (Ur des Chaldéens) à Canaan, qui est précisément l’itinéraire qu’ils convainquaient les Hébreux d’emprunter.

L’histoire de l’Exode est là pour montrer que même après s’être enfuit de l’esclavage, avoir enduré quarante années pendant lesquelles leur seule nourriture leur fut donnée par Dieu, et devant faire face à des armées puissantes, les Hébreux étaient capables de triompher et de rétablir leur état.

Combien allait-il devenir plus facile de se réinstaller, alors !

Un problème aurait pu survenir en cas de parents mixtes et de leur descendance provenant de Babylone pouvant être ostracisée lors de leur retour au pays. L’histoire de Ruth et Boaz a été insérée pour apaiser de telles craintes.

Les Livres de l’Ancien Testament n’ont pas pu être écrits à l’époque des Rois, avant la captivité à Babylone, puisque la comparaison désobligeante du roi faible avec le pouvoir d’avant de Salomon aurait dû conduire à l’exécution des auteurs.  De plus, pour prévoir, longtemps avant la captivité et les grandes colonies des Hébreux à Ur qui en résulteraient, qu’Abraham, le père fictif de la nation, allait provenir de cet endroit, il fallait que les auteurs soient  remarquablement doués pour prédire l’avenir.

Il n’y a que trois possibilités concernant l’écriture de la Torah et de ses livres associés : 1. Ils ont été écrits par Dieu. 2 Ils ont été écrits par des hommes inspirés par Dieu. 3. Ils ont été écrits par des hommes. S’ils avaient été écrits ou inspirés par le Dieu omniscient, il y aurait eu des années-lumière, des galaxies, des supernovas, des trous noirs et non pas les contes de fées de la Genèse.

Les auteurs ont créé un Dieu omnipotent exigeant obéissance mais aussi attentif aux désirs et émotions de chaque être humain. C’est là l’objet de l’histoire d’Abraham et d’Isaac. Un tel Dieu a été attrayant depuis des milliers d’années pour des humains effrayés par un univers solitaire, froid et vide.

La coutume, pour les petites nations captives, était d’être assimilées aux populations de leurs vainqueurs et de disparaître, à l’exemple des Philistins. En écrivant les livres de l’Ancien Testament, leurs auteurs ont convaincu un nombre suffisant d’Hébreux pour empêcher que cela leur arrive. Bien qu’à l’origine ils fussent destinés à leurs compatriotes contemporains, ces livres, fruit de certains Hébreux géniaux, ont influencé les croyances pendant des milliers d’années après leur époque. Ils ont aussi permis de préserver une communauté influente hébraïque à Babylone.

Il y a de nombreuses histoires d’intérêt humain, des romances ou des histoires à connotation sexuelle dans les livres de ces auteurs, qui, évidemment, aimaient à écrire. Prouver ou réfuter sont deux tâches également impossibles puisqu’il n’existe pas de documents originaux qui s’y rattachent. Il est possible qu’ils aient été détruits délibérément dans le but d’accroître la croyance en Dieu.

Des millions de gens sont morts au Moyen-Orient et en Occident, en s’entretuant pour une fiction.

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