lundi 23 février 2015

Pierre Birnbaum : « La Dissidence Française, un mouvement fasciste »


le 23 février 2015






Dans son dernier livre paru aux éditions Fayard, « Sur un nouveau moment antisémite, Jour de Colère » (2015), le sociologue (juif) Pierre Birnbaum nous livre son expertise subventionnée à propos de la Dissidence Française (pages 101 à 103) :

« Un mouvement comme la Dissidence Française, dont le dirigeant Vincent Vauclin a défilé en personne lors de « Jour de Colère », « appelle au coup d’État ». Lors de la manifestation de « Jour de Colère », une centaine de ses militants scandent « Vivement le putsch » et dénoncent la « république des partis, des loges et des lobbies ». Se réclamant explicitement de Julius Evola, théoricien du fascisme, Vincent Vauclin considère que « l’antifascisme fut sorti du ghetto gauchiste où il croupissait pour devenir l’un des chiens de garde du Système de domination » d’une « oligarchie » dont le « noyau dur » est la « franc-maçonnerie ». S’il estime que « qu’en tant que patriote « de souche » nous considérons la France comme essentiellement chrétienne et blanche », la charte de ce groupuscule des droites radicales qui s’en réfère pourtant davantage à une conception plus classique du fascisme est dépourvue de toute ambiguïté : 



La Dissidence Française est la communauté de combat des Hommes debout au milieu des ruines. (…) Contre la république des partis, des loges et des lobbies, nous prônons la restauration de l’État souverain, indépendant tant des influences étrangères que des versatilités démocratiques, garant de l’unité nationale, de la sauvegarde de notre civilisation millénaire, et de l’identité ethno-culturelle du peuple Français. Contre l’idéologie cosmopolite et la stratégie globaliste de dissolution des races et des nations, la Dissidence Française s’oppose à l’immigration de masse, au libre-échange, et milite pour la restauration urgente des frontières nationales. Fidèles à la doctrine du sang et du sol, nous défendons le droit pour chaque peuple de disposer de sa terre. (…) La Dissidence Française appelle à une révolte anthropologique puisant dans le sacré et la transcendance, et s’incarnant dans le Front de la Foi, fer de lance de notre croisade contre le monde moderne. Contre les forces thalassocratiques d’assombrissement du monde, contre l’Internationale des Marchands (…) la Dissidence Française (…) s’associe à la démarche eurasiste.

(pour lire la Charte intégrale de la Dissidence Française,  cliquez-ici NDLR)

Ce programme qui plonge dans l’irrationnel, l’illuminisme et le complotisme, semble appartenir à une époque lointaine, sortir tout droit des années trente tant il se réfère explicitement à la tradition fasciste du « sang et du sol », au serment, au culte des « hommes debout au milieu des ruines », au « refus de la mentalité bourgeoise », à la lutte contre les francs-maçons et, dans le vocabulaire d’aujourd’hui, aux « lobbies ». Pour ne laisser aucune doute sur ses orientations idéologiques, Vincent Vauclin ajoute, de manière plus explicite, à travers un vocabulaire à la Dieudonné auquel il a envoyé son opuscule, Putsch, « on fait face à une oligarchie de type tribal où prédomine une certaine communauté. En m’intéressant à la Shoah, je suis remonté à la question de cette domination », autre façon de renouveler le discours des années trente, le « ni gauche ni droite » qui trouve de nos jours dans la démarche « eurasiste » du Président Poutine un dépassement factice tant de la société bourgeoise que du communisme. La référence au 6 Février 1934, la volonté de se saisir du pouvoir et de venger les morts, le retour aux programmes nationalistes ou fascisants des années trente se fait donc jour explicitement durant cette Journée de colère. Nombre d’observateurs s’interrogent sur la signification de cette Journée de colère en la comparant à des manifestations antérieures et, en particulier, à la journée du 6 Février 1934 qui menaçait la République. »



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire